Afrique. Les faux médicaments ont tué 122 350 enfants en 2013
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Afrique. Les faux médicaments ont tué 122 350 enfants en 2013
Afrique. Les faux médicaments ont tué 122 350 enfants en 2013
« Les faux médicaments sont vendus comme des tomates ou des oignons sur les marchés », déplore une responsable de l'Organisation ouest-africaine de la Santé.
« Les faux médicaments sont vendus comme des tomates ou des oignons sur les marchés », déplore une responsable de l'Organisation ouest-africaine de la Santé. | AFP.
Selon les experts réunis à Dakar, l'Afrique est une proie facile pour « l'industrie » des faux médicaments, qui serait à l'origine du décès de quelque 120 000 enfants en 2013.
Manque de ressources humaines et de laboratoires, sanctions dérisoires, cherté des produits pharmaceutiques : l'Afrique représente une proie facile pour « l'industrie assassine » des faux médicaments qui prospère sur la mondialisation, se sont alarmés des experts réunis, la semaine dernière, à Dakar.
« Des milliers de personnes perdent la vie » sur le continent, victimes des faux médicaments, ont ainsi lâché les participants à cette conférence, à l'initiative de la Fondation Chirac pour l'accès à une santé et des médicaments de qualité, la Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques (IFPMA) et l'Association pour l'information sur les médicaments (DIA).
Faux antipaludéen ou piètre efficacité
Selon un numéro spécial de l'American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, paru en avril et portant sur la qualité des médicaments, un faux antipaludéen et un autre de piètre efficacité sont ainsi incriminés dans la mort de 122 350 enfants africains en 2013.
Les faux médicaments sont « une industrie assassine en plein essor » en Afrique, a alors résumé le directeur national de la pharmacie du Sénégal, Pape Amadou Dièye, lors de la réunion, en présence de spécialistes du monde entier, avec le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates et de la Banque mondiale.
« Vendus comme des tomates ou des oignons sur les marchés »
Ainsi, en Afrique, le tiers des médicaments contre le paludisme, maladie la plus mortelle du continent, est constitué de « faux », une proportion qui peut monter à 40% au Ghana et au Cameroun, voire près de 64% au Nigeria, selon les experts. Une contrefaçon qui, estimée à 15% des médicaments dans le monde, peut donc atteindre 30% en Afrique, selon les experts.
« Les défis sont énormes », a affirmé Margareth Ndomondo-Sigonda, une responsable du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), égrenant les carences du continent : capacités humaines et financières limitées, absence de laboratoires de contrôle, réglementation incomplète, manque de pharmacies en zone rurale, etc. « Les faux médicaments sont vendus comme des tomates ou des oignons sur les marchés », a déploré, de son côté Sybil Yeboah, une responsable de l'Organisation ouest-africaine de la Santé. « C'est un marché très prometteur » d'autant plus que l'Afrique « n'a pas ses propres moyens de production de médicaments. »
A lire également : Les faux médicaments tuent les pays pauvres
« 30% des médicaments contrefaits viennent de l'Inde et de la Chine »
En Afrique, « 30% des médicaments contrefaits viennent de l'Inde et de la Chine », a ajouté Sybil Yeboah, citant des statistiques de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Et même si le Nigeria est cité parmi les pays producteurs de faux médicaments, l'Afrique contribue marginalement à leur production, avec « moins de 5% ».
Le marché des faux médicaments est favorisé, selon les documents distribués lors de la conférence, par des facteurs tels que « l'offre de médicaments inférieure à la demande, l'ignorance, les prix élevés des médicaments et la porosité des frontières » en cette période de mondialisation.
Renforcer coopération et répression
« Renforcer la coopération internationale entre Etats et acteurs de la santé est primordial », a rappelé le directeur général de l'IFPMA, Eduardo Pisani. L'ancienne directrice de la Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine du médicament, le Dr Margaret Hamburg, avait, elle, déjà relevé, en avril que la mondialisation compliquait la traçabilité des produits pharmaceutiques. Et prônait en conséquence « un mécanisme mondial de contrôle de qualité et de sécurité pour empêcher des malades d'être exposés à des produits falsifiés ».
Quant à la répression du trafic de faux médicaments, elle reste insignifiante par rapport à la gravité du phénomène en Afrique, avec des peines jugées peu dissuasives. Ainsi, au Sénégal, ce délit est passible de six jours à six mois de prison. Dans ce pays, 42 personnes arrêtées, en mai 2014, pour des faits de cette nature ont été condamnées chacune à 15 jours de prison.
http://www.ouest-france.fr/les-faux-medicaments-ont-tue-122-350-enfants-en-2013-3378040
Esther Ko- Modérateurs
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Date d'inscription : 16/10/2012
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