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L’offshore secrète de Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga

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Message  Pierre Remy Mar 17 Mar - 17:02

L’offshore secrète de Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga  Banner-blog-weekly-029














vendredi 31 janvier 2014


L’offshore secrète de Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga


L’offshore secrète de Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga  GKMIC-Katumbi
(c) Marianne Belgique
Le gouverneur de la riche province minière du Katanga est à la tête d’une discrète société panaméenne créée fin 2006, dont Marianne Belgique révèle pour la première fois l’existence. Moïse Katumbi aurait-il abrité, dans ce véhicule occulte au nom évocateur, les 60 millions de dollars amassés en seulement 18 mois grâce à un deal minier pour le moins suspect?


«Un personnage complexe, un équilibriste même…» Après lui avoir consacré deux documentaires, le cinéaste Thierry Michel résume ainsi la personnalité de Moïse Katumbi, l’actuel gouverneur du Katanga en République démocratique du Congo. A 49 ans, ce métis né d’une mère congolaise et d’un père juif séfarade, règne sur cette riche et instable province minière depuis son élection – triomphale – en janvier 2007.

Quelques mois plus tôt, en juillet 2006, Katumbi était devenu le champion national des voix de préférence. Au scrutin législatif, cette fois, en tant que candidat du PPRD, le parti du président Joseph Kabila. Lors de ses campagnes «à l’américaine», financées sur fonds propres, Katumbi a toujours affiché un soutien indéfectible au président. Il est vrai qu’il lui doit son retour au pays, en juillet 2003, après son exil précipité par la chute de Mobutu en 1997 (lire «L’“étoile filante” du Katanga», ci-dessous). Mais Katumbi lui doit aussi, d’une certaine manière, une partie de sa fortune.

Exécutions extrajudiciaires

Car quand il rentre au Katanga, Moïse Katumbi se relance dans les affaires minières via sa société Mining Company Katanga (MCK). En novembre 2004, MCK signe un deal avec Anvil Mining, une société canadienne qui vient d’être mêlée à une sale histoire. Quelques semaines plus tôt, en octobre, l’armée congolaise (FARDC) a maté dans le sang une révolte à Kilwa, ville portuaire stratégique pour les opérations d’Anvil. «Après avoir bombardé la ville, les soldats congolais ont procédé à des exécutions extrajudiciaires, des détentions illégales, des viols, la torture, et le pillage. Ils ont tué plus de 70 personnes, selon les Nations Unies, raconte le Centre canadien pour la justice internationale (CCJI), un organisme financé par l’ONU qui travaille avec des victimes et cherche à traduire en justice les auteurs de crimes impunis. Anvil, dont la mine Dikulushi était située à 50 km de la contre-offensive, a admis avoir fourni un soutien logistique aux FARDC, sous la forme de véhicules et de transport aérien.»

Cette complicité avérée d’Anvil à des exécutions sommaires ne semble guère émouvoir Katumbi. Les affaires, c’est les affaires. Mais quel est donc ce deal signé avec la sulfureuse Anvil? Grâce, semble-t-il, à ses relations au sein de la Gécamines (la société d’Etat qui gère et exploite une grande partie des ressources minières du Katanga), Katumbi a obtenu – pour une bouchée de pain – les droits d’exploitation pour 25 ans de trois importants gisements de cuivre et de cobalt (Kinsevere, Tshifufia et Nambulwa) au nord-est de Lubumbashi. Une bouchée de pain d’un million de dollars, certes, mais qui va lui permettre de toucher un fameux jackpot.

60 fois sa mise

En juillet 2007, le projet minier de Kinsevere était valorisé à 683 millions de dollars australiens (435 millions d’euros) par les analystes du bureau d’études australien Euroz Securities. Incapable d’exploiter seul ce gisement, Katumbi va revendre ses droits à Anvil. Entre novembre 2005 et mars 2007, sa société MCK cède 95% de ces droits d’exploitation au cours de trois transactions (voir les communiqués de presse d'Anvil Mining ici). L’opération est donc bouclée en mars 2007, au moment précis où Katumbi prend la tête du Katanga. Elle lui a rapporté 61,3 millions de dollars. Soit soixante fois sa mise. En un an et demi seulement. Coup de maître.

Cette opération a-t-elle des ramifications au Panama? Marianne est en mesure de révéler que Moïse Katumbi a créé dans ce paradis fiscal sud-américain, le 13 novembre 2006, une société offshore dénommée GKMIC S.A., dont il est également le président (voir les statuts de GKMIC ici). Le nom de cette offshore rappelle furieusement la Gécamines, voire la contraction phonétique de Gécamines et MCK. Cette offshore est toujours «vigente» (en vie) aujourd’hui, d’après le registre des sociétés panaméen. Le jackpot minier de Katumbi y serait-il logé?

Identité «secondaire»

L’identité qu’a fournie Katumbi aux intermédiaires chargés de créer GKMIC n’est pas exactement celle qu’il utilise d’habitude, à savoir Moïse Katumbi Chapwe. Au Panama, il s’est enregistré sous le nom de Moïse Katumbi d’Agnano, une identité «secondaire» qu’il utilise dans certains contextes. Pour brouiller les pistes? C’est sous ce nom qu’il apparaît, en décembre 2006, sur un [url=http://www.euroz.com.au/files/research/1467/AVM rq_dec06.pdf]document[/url] d’Euroz Securities recensant les vingt premiers actionnaires d’Anvil Mining (une partie de ses droits miniers lui a été payée par Anvil sous forme d’actions). Il en est alors le huitième actionnaire avec 1,1% des titres.

Son rival Jean-Claude Muyambo, ancien bâtonnier de Lubumbashi et ex-ministre, avait par ailleurs affirmé, en septembre 2013, que Moïse Katumbi avait ouvert un compte sous cette même identité alternative en 2003, à la banque Belgolaise, ancienne filiale de BNP Paribas Fortis aujourd’hui fermée. Mais l’adresse fournie par Katumbi dans les statuts de GKMIC – 8 avenue Mahenge à Lubumbashi – confirme définitivement, si besoin était, que la panaméenne lui appartient bien: il s’agit de l’adresse à laquelle sa société de transports Hakuna Matata est domiciliée

Les deux autres administrateurs de GKMIC – Ultra Mega Development S.A. et Fairfax Invest Corp. S.A. – sont de discrètes et sulfureuses offshores basées aux îles Vierges britanniques, autre havre d’opacité et de clémence fiscale. Sulfureuses, car ces deux «sociétés de paille» ont été citées en lien avec un homme d’affaires colombien arrêté à Panama en 2008, puis extradé à New York en 2010 pour blanchiment d’argent de la drogue. Il a plaidé coupable.

Le silence du Gouverneur

Résumons. Recours à un paradis fiscal opaque, identité «alternative», prête-noms douteux: la recherche de discrétion par Moïse Katumbi est manifeste. A-t-il créé cette offshore pour mettre fiscalement à l’abri tout ou partie des 61,3 millions de dollars amassés lors de la vente de ses droits d’exploitation miniers? S’agirait-il d’un montage visant à réceptionner discrètement un éventuel «cadeau» de Joseph Kabila, en échange du soutien de Katumbi pour l’ensemble de sa campagne présidentielle en 2006? Ou s’agit-il tout simplement de l’utilisation légale d’un véhicule offshore, déclaré au fisc congolais, dans le cadre de ses affaires?

Ces questions, Marianne aurait souhaité les poser au Gouverneur du Katanga, qui n’a pas donné suite à nos multiples sollicitations.

David Leloup (avec Q.N.)




L’«étoile filante» du Katanga
L’offshore secrète de Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga  Katumbi+foule-550
(c) Belga

Depuis son retour au pays en 2003, l’ascension de Moïse Katumbi a été fulgurante. Dopée par un cocktail détonnant mêlant foot, médias et business.

Dans L’irrésistible ascension de Moïse Katumbi, documentaire nominé aux Magritte du cinéma ce samedi 1er février à Bruxelles, Thierry Michel dépeint un homme tout en contraste. Dynamique, accessible, beau parleur et «assez riche pour ne pas piller sa province», Katumbi mise sur le social et promet la lune au peuple katangais… auquel il ne manque jamais de distribuer des billets de cent dollars lors de ses bains de foule. Mais il est également présenté comme un populiste incapable de tenir toutes les promesses qu’il profère sur le terrain.

Tel un Berlusconi africain, Moïse Katumbi contrôlerait aujourd’hui sept chaînes de télévision. Un témoin interrogé par nos confrères de MO* explique que, chaque matin, les journalistes se rendent chez son attaché de presse «qui leur raconte comment va se dérouler la journée du gouverneur afin qu’ils puissent la faire passer au mieux à l’écran»

L’«étoile filante du Katanga» – c’est ainsi que Katumbi se présente sur son site officiel – est aussi le président, depuis 1997, du très populaire TP Mazembe. Un des meilleurs clubs de football africains. «Toutes les grandes entreprises sponsorisent l’équipe […] Cela a pour effet de renforcer les corrélations entre la politique et le monde des affaires. Les syndicats ont le sentiment d’être piégés entre l’Etat et les entreprises minières avec lesquelles il a partie liée», constate MO* qui a récemment enquêté en RDC sur le «système Katumbi».

Chez le gouverneur du Katanga, la frontière entre affaires et politique reste floue. Il affirme avoir cédé ses différentes sociétés à sa famille lors de son élection, mais il tirerait toujours les ficelles en coulisses. L’homme est en tout cas un véritable self-made man à l’américaine. A 17 ans à peine, le jeune Moïse crée sa première société, active dans la pêche. Depuis la fin des années 1980, il multiplie les activités commerciales, œuvrant tour à tour dans l’agro-alimentaire, le secteur minier ou les transports.

En 1997, il est contraint à l’exil – en Zambie puis en Afrique du Sud – quand l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), cornaquée par Laurent-Désiré Kabila, renverse Mobutu. En Zambie, Katumbi travaillera notamment dans le commerce d’émeraudes, et nouera des liens étroits avec feu le président Frederick Chiluba – lequel fut condamné en 2007 par un tribunal britannique pour avoir détourné 46 millions de dollars de fonds publics.

Après l’assassinat de Kabila en 2001, son fils Joseph prend les rênes du pays. En 2003, il donne son feu vert présidentiel pour le retour au pays de Katumbi. Qui a tout orchestré, en coulisses, pour l’obtenir. L’irrésistible ascension de Moïse peut commencer.

D.Lp (avec Q.N.)

Pierre Remy
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Message  Pierre Remy Mar 17 Mar - 17:08

C est bien bon de dénonce  quand c est illégale mais pourquoi que maintenant ?
Eux qui contrôlent tout devait avoir cet information depuis bien longtemps et  encore pourquoi quand un Congolais fait ce que eux Belges etc...font depuis des lustres au Congo on le dénonce ?
Ça devait nous pousser a réfléchir sur Katumbi et aussi sur l attitude des Belges parce si on fouille on trouvera toujours des Belges quelques part dans ce genre de combines avec les richesses du Congo.

Pierre Remy
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