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Pourquoi Kabila ne choisira pas de dauphin au sein de sa majorité présidentielle pour lui succéder en 2016 ?

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Pourquoi Kabila ne choisira pas de dauphin au sein de sa majorité présidentielle pour lui succéder en 2016 ? Empty Pourquoi Kabila ne choisira pas de dauphin au sein de sa majorité présidentielle pour lui succéder en 2016 ?

Message  mapata Mar 12 Mai - 18:53


Pourquoi Kabila ne choisira pas de dauphin au sein de sa majorité présidentielle pour lui succéder en 2016 ?


Alors que les deux mandats présidentiels constitutionnels Joseph Kabila tendent vers leur fin en décembre 2016, les supputations vont train sur sa succession. L’hypothèse la plus évoquée est celle de la formule russe « Poutine – Medvedev », selon laquelle Joseph Kabila soutiendrait la candidature d’un dauphin au sein de sa majorité pour la présidentielle de 2016, si présidentielle aura lieu, ce que doute DESC. Question pour Kabila de laisser un homme de paille diriger la RDC pendant qu’il conserve les rênes du régime en contrôlant notamment dans les domaines régaliens (défense, sécurité, affaires étrangères, Finances), même si ces derniers ne sont plus la chasse gardée du président mais des domaines de collaboration au regard de la constitution de 2006.



Il y a quelques semaines Danny Banza Maloba (Alliance congolaise), José Endundo Bononge (Parti démocrate-chrétien), Olivier Kamitatu Etsu (Alliance pour le renouveau du Congo), Gabriel Kyungu wa Kumwanza (Union des nationalistes et fédéralistes du Congo), Pierre Lumbi Okongo (Mouvement social pour le renouveau) Christophe Lutundula Apala (Mouvement solidarité pour la démocratie et le développement), Charles Mwando Nsimba (Union nationale des démocrates fédéralistes) et d’autres cadres de la majorité présidentielle, qui s’étaient prononcés auparavant contre la révision constitutionnelle, ont adressé une lettre au président Joseph Kabila, dont une copie a été transmise à l’Agence Reuters[1]. Dans cette lettre, ils manifestent leurs inquiétudes sur son silence ainsi que ses vraies intentions concernant sa succession au pouvoir. Un silence qui affaiblit la coalition.
La seul schéma rassurant pour Kabila est son maintien au pouvoir, rien d’autre

Si Kabila refuse de se prononcer avant décembre 2016, c’est plus que vraisemblablement parce qu’il tente un coup de force pour se maintenir au pouvoir. L’enjeu est moins pour lui Kabila mais bien plus pour ses parrains régionaux qui l’ont imposé à la tête de la RDC, avec la bénédiction de la communauté internationale occidentale. Ces parrains sont bien conscients que l’ère de la « libération » du Congo par l’oligarchie Tutsi-Hima au Rwanda et en Ouganda est presque révolue. L’éveil patriotique des Congolais fait qu’ils n’accepteront plus qu’un Congolais, ayant des affinités directes ou indirectes avec l’oligarchie Hima-tutsie au pouvoir au Rwanda et en Ouganda , puisse encore diriger la RDC.

La défaite du M23, incapable de rallier les populations congolaises dans sa cause désespérée rwando-ougandaise visant une mise à jour de l’AFDL illustre ce wake up politique des Congolais qui ont soutenu les FARDC contre la rébellion tutsie du M23. Or sans soutien populaire, il est difficile à une rébellion de tenir et d’occuper une cité ennemie. C’est un principe de guerre totale modélisée par Ludendorf et inspirée de la pensée stratégique chinoise. En effet, du point de vue stratégique, Sun Tzu conseille aux chefs militaires d’éviter à leurs troupes de prendre ou d’assiéger une ville dont le contrôle serait difficile[2]. Ce que n’avait pas compris Kagame dans son ultime guerre au Congo par M23 interposé.

Ainsi, pour les parrains rwandais et ougandais, Joseph Kabila reste leur « dernier Gouverneur général au Congo » sur qui il faut miser à tout prix. L’éviction de Kabila du Congo signifierait aussi le début de la fin de leurs aventures dans leurs pays respectifs. C’est donc Kabila ou rien pour décembre 2016 pour ces officines régionales au service de Kabila. Pour eux, perdre Kabila, c’est perdre le Congo, ce qui présagerait leurs chutes. Surtout si le départ de Kabila est le fait des congolais et non des parrains occidentaux. C’est pourquoi les stratégistes de Kabila ont imaginé toute une série de stratagèmes visant à le maintenir au pouvoir après 2016 :

Mise en place d’une CENI acquise à sa cause ;
Tentative échouée d’organiser les concertations taillées sur mesure pour essayer de se donner une fausse cohésion nationale en voulant appâter l’opposition dans un faux gouvernement d’Union nationale. Cette initiative visait à convaincre et à entraîner l’UDPS, le MLC et l’UNC dans un subtil jeu politique qui devrait conduire à un dialogue national dont l’épilogue aurait été de se mettre d’accord sur une nouvelle période de transition politique consensuelle (Lé démocratie consensuelle chère au professeur Biyoya : http://desc-wondo.org/la-democratie-consensuelle-est-un-cheval-de-troie-et-une-ruse-a-la-florence-anaclet-kabongo/). Le but de cette transition était de remettre les compteurs à zéro en mettant fin de manière anticipée au mandat actuel de Kabila de sorte qu’après la transition, dont il devrait à tout prix garder les rênes, il puisse se représenter comme candidat aux élections.
Tentative échouée de conditionner les élections de 2016 au recensement de la population dans l’espoir que ce recensement entraine le glissement des élections et prolonge le mandat actuel de Kabila.
Accélération du découpage territorial dont la mise en place effective pourrait faire glisser les élections alors que durant deux mandats de Kabila rien n’a été fait à cet effet pour mener de manière apaisée et non précipitée ce découpage.
Forcing diplomatique pour ré-séduire ses faiseurs de roi qui l’ont installé au sommet de l’Etat : Lobbying à Washington avec l’aide de son ami Dan Gertler[3]; coaching par les FSB (services secrets russes) dans son bras de fer avec Washington ; Opération contre les FDLr pour séduire Obama[4], Volonté de réduire la taille de la MONUSCO qui pourrait gêner son plan de maintien au pouvoir par la force en 2016, etc.

Tous ces éléments sont assez éloquents pour montrer que le scenario Poutine – Medvedev ne fait pas partie des priorités de Kabila qui tente par tous les subterfuges légaux, politiques ou diplomatiques à rempiler en 2016. Mais à force de voir les opportunités politiques et diplomatiques de se son maintien au pouvoir s’amincir, il va essayer d’user les voies coercitives en recourant aux moyens armés, par la répression des populations et de ses contestataires. Il en a déjà montré suffisamment et formellement ses intentions les 19, 20 et 21 janvier 2015 en réprimant dans le sang les citoyens congolais et en appliquant la technique apprise et lui dictée par son mentor Kagame en emprisonnant les politiques et citoyens qui le dérangent (Jean-Bertrand Ewanga, Christopher Ngoy, Jean-Louis Kyaviro, etc.). C’est ce qui explique son activisme diplomatique, échoué, à vouloir soit le départ de la MONUSCO ou la réduction drastique de ses effectifs avant la fin 2016. Le but est de transformer la RDC en « Corée du Nord » et en un mouroir à ciel ouvert en s’adonnant à une répression brutale des Congolais, dont il n’a que faire, loin des regards incommodants de la communauté internationale.

Ce n’est que lorsqu’il épuisera ces stratagèmes qu’il pourrait peut-être envisager en ultima ratio, la solution de rechange qu’est le schéma Poutine – Medvedev. Là aussi, rien n’est gagné d’avance pour les congolais de souche car le but de manoeuvre sera de se faire remplacer par une personne qui continuera à être le cheval de Troie du Rwanda en RDC. C’est cela qui explique l’acharnement de Kabila, dicté par ses parrains régionaux, à se maintenir au pouvoir. Et nous expliquons au point suivant pourquoi Joseph Kabila redoute un scénario Poutine – Medvedev.
Kabila sait qu’il perdra toute son influence s’il opte pour un scénario Poutine – Medvedev

La presse et les analystes congolais spéculent à l’infini sur l’identité d’un possible successeur à Kabila, avec deux noms fréquemment cités: le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon et le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjala Ndjoko. D’ailleurs les états-majors politiques de ces deux prétendants se livrent depuis la fin des concertations à une subtile guerre de tranchées. Ils ont chacun recruté des griots au niveau de la diaspora, dont certains diplômés congolais connus dans les fora de discussion. Ils s’insultent mutuellement en privé tout en prenant soin de ne pas mettre en public leurs querelles internes – question de ne pas paraître ridicules – pendant qu’on leur exige de montrer en public un semblant d’unité autour du « rais » de Kingakati-Buene. La particularité de ces griots est que leur allégeance se fait sur la base ethno-communautaire. Les ressortissants du Bandundu et du Bas-Congo (médecins, historiens, sociologues, juristes, etc.) se rangent derrière Aubin Minaku alors que les ressortissants du Maniema et quelques kivutiens paumés soutiennent Augustin Matata.

Mais Kabila sait très bien qu’en se mettant de côté, il risque de ne plus revenir au pouvoir car la Russie n’est pas le Congo pour plus d’une raison. En voici quelques unes relevées de manière non exhaustive.

Les politiciens congolais sont réputés pour leur manque criant de loyauté et de constance politique

Si le choix de Medvedev par Poutine a été justifié par la loyauté viscérale qu’éprouve Medvedev à l’égard de son maître. Il n’en n’est pas le cas en Afrique et pire encore en RDC où la loyauté n’est que circonstanciée, temporelle et surtout opportuniste. Poutine avait déclaré que le principal atout de Medvedev, c’est sa loyauté. Le chef du Kremlin l’a souligné lui-même en ces termes : « Je le connais très bien depuis 17 ans et j’ai travaillé avec lui pendant toute cette période, je soutiens complètement et totalement sa candidature ». Or en RDC, la loyauté reste une exception dans la culture politique et Kabila en est bien conscient. Des 13 parlementaires fondateurs de l’UDPS, seul Tshisekedi est resté constant dans la lutte contre les dictatures de Mobutu et des Kabila, père et fils. Les Kibassa, Birindwa, Kyungu et autres n’ont pas hésité un seul instant pour sauter à la barque de la « mangeoire » dès qu’on leur a tendu un morceau de pain : réflexe pavlovien de survie politique par le ventre qui est un principe politique de base en RDC! On l’a vu avec les Kamitatu, Thambwe Mwamba, François Mwamba Tshishimbi, Luhaka, Germain Kambinga, etc. D’ailleurs les parcours politiques des énergumènes politiques comme Mende et Kin Kiey Mulumba, tous les deux ex-opposants de Mobutu, puis mobutistes, puis rebelles pour devenir actuellement et momentanément les chantres extrémistes du « raïs » attestent cette marque de fabrique des politiciens congolais.

D’ailleurs, Joseph Kabila sait pertinemment bien que la plupart des cadres de la MP sont des opportunistes de la première heure et seront les premiers à quitter le navire dès qu’ils auront la certitude que le vin enivrant de la kabilie est tiré. Par ailleurs, contrairement à Poutine, Kabila n’a aucune expérience de travail personnelle de longue durée dans l’ombre ni avec Minaku, ni avec Matata encore moins avec le dinosaure Kengo wa Dondo, aussi cité pendant un temps comme son dauphin et qui reste discrètement dans la courses, ses origines tutsies aidant. Enfin, Kabila n’est pas bête de laisser par exemple à un Minaku, très proche de Didier Etumba, de devenir président alors que ses services sont bien au courant qu’une fois président, Minaku se débarrassera de l’allié encombrant qu’est Kabila de la même façon que son prédécesseur, le Mzee LD Kabila, voulait se débarrasser de James Kabarebe, Bizima Karaha et Co.

DESC dispose des informations sérieuses sur une stratégie de volte-face de Minaku par rapport à Kabila, une fois que Minaku devenu président. Ces informations émanent d’un proche proche collaborateur de Minaku qui nous a dit que dans la position actuelle de Minaku, il n’a pas d’autre choix que d’adopter le profil bas de serviteur soumis et loyal envers Kabila. Pour ce collaborateur, Minaku ne peut pas laisser transparaître d’avance ses intentions futures afin d’éviter d’être disqualifié dans son parrainage par Kabila. DESC a également eu échos de plusieurs réunions clandestines organisées en France (par un médecin congolais du Nord-Pas-de-Calais), à Bruxelles et en Allemagne du côté de Francfort-sur-Main par les ressortissants du grand bassin Kongo (Bandundu, Bas-Congo et Kinshasa) en vue de soutenir leur mpangi na beto (notre frère) Minaku. Au cours de ces réunions, Matata est accusé de voleur, de corrompu et de tutsi vendu aux belges et aux multinationales alors qu’il y a peu les mêmes laudateurs ‘griotaient’ « La mayonnaise Kabila-Matata commence à prendre« .

A mesure que 2016 va s’approcher, il n’est pas exclu que les fora de discussions congolais se transforment en plusieurs champs de batailles rangées entre les Kabilistes et l’opposition ou entre les partisans de Minaku contre les Matatistes ou encore les Katumbistes contre les kabilistes, mieux encore l’opposition UNC de Kamerhe (qui regroupe une majorité de swahilophones des Kivu, Maniema et la Provine Orientale ) contre l’opposition Ecidé de Martin Fayulu dominée par les ressortissants du Bandundu, et/ou vice-versa pendant que l’UDPS sera plongée à son tour dans une guerre interne de succession à Etienne Tshisekedi sans merci (les différentes factions opposées affûtent déjà leurs machettes) tout en luttant contre la ‘Djictature’ de Kabila et en se réclamant comme le seul véritable parti d’opposition face aux traitres. Tout cela se passera dans une atmosphère de polarisation de la tension politique explosive au point de rentrer dans une sorte de confusion totale frisant le chaos politique. Une sorte de tour de Babel où ne saura plus qui combat qui? Qui est allié avec qui contre qui? Et le décor chaotique est prédit par DESC, toujours de manière mathématiquement prémonitoire; reste à être confirmé par les faits dans un proche avenir.

L’absence de la culture du respect du « contrat » chez les politiciens congolais

Un autre trait caractéristique de la solidité de la formule originelle « Poutine – Medvedev » est le sens du respect du contrat. Il s’agit d’une pratique bien ancrée dans les cultures européennes basées sur le respect des règles du droit positif. Ainsi, en droit civil, « le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose ». En Afrique et en RDC en particulier, les acteurs politiques s’inscrivent dans une relation antinomique d’extranéité culturelle avec leurs propres droits du fait de l’absence de l’inculturation du droit positif européen hérité de la colonisation dans leurs pratiques quotidiennes antinomiques incompatibles avec ce droit inspiré du code napoléonien. Ils développent alors un dédoublement de personnalité en conflit permanent, une sorte de schizophrénie politique. Le ministre des Médias, Lambert Mende, en constitue un exemple le plus éloquent. D’un côté, la personnalité institutionnelle externe qui sait et lit le droit pour faire prévaloir son statut. De l’autre côté, la personnalité politique interne, authentique et profonde qui, dans ses pratiques quotidiennes, est allergique à s’appliquer ce droit et se croit au-dessus de la loi. C’est ce que le journaliste français Vincent Hugueux appelle « le mirage démocratique ». Pour ce dernier : « On se contente très souvent en Afrique d’un rituel démocratique qui ne correspond pas à un enracinement d’une tradition pluraliste et d’alternance dans les esprits. On va employer les lexiques et les outils de la démocratie pour sauver les apparences. (Vincent Hugueux : La démocratie est bel et bien possible en Afrique » in http ://ivoireinfo.com/archives/5170, 4 juin 2012).

Si Kabila lui-même veut ne pas se soumettre à la Constitution qu’il cherche à modifier à chaque processus électoral pour la tailler sur mesure et ne sent pas redevable vis-à-vis de ce droit fondamental constitutif d’un Etat, qui plus est censé être opposable à tous. A combien plus forte raison qu’il est bien conscient que celui qu’il présentera comme son Medvedev n’hésitera pas à s’affranchir de lui et à remettre en cause tous les accords qu’ils auront signés ou les serments de fidélité qu’ils se seront juré ?

La perception anthropologique du « chef » et la personnification de l’autorité dans les sociétés africaines encouragent les régimes présidentiels

Même si Kabila décide de choisir un dauphin, il est une fois de plus mieux placé, sur la base de sa propre expérience d’un petit jeune président faiblard, craintif, peu sûr de lui, choisi pour son manque de charisme et de leadership pour finir par être un président arrogant, pour comprendre qu’en Afrique, le peuple n’a d’égard qu’au chef officiel! Que ce soit le petit commis d’Etat qu’est Minaku, surnommé « cadre moyen » dans les milieux de la presse des années 2000, lorsqu’il était le garçon de course et porteur de la mallette à billets verts de Vital Kamerhe, à distribuer aux journalistes ou encore que ce soit le parachuté corrompu Matata; la réalité africaine veut qu’une fois promus présidents, leurs rapports avec la population va changer, peu importe si c’est Kabila qui va détenir la force armée. Cela tient de la conception qu’ont les africains du chef politique, dont la singularité et sa position dans la société est reconnue, se voit généralement qualifié de roi sacré, intouchable. Le phénomène de la sacralisation systématique de l’autorité par le peuple amplifiée par les réflexes de culte de la personnalité présidentielle en Afrique fait que celui qui est appelé président, qu’il le veuille ou non, est légitimé ainsi par la réaction subconsciente de la population à son égard. Ces types de rapport mythique qu’aiment entretenir les peuples africains avec leurs chefs finissent par faire du chef une autorité charismatique, dans le sens wébérien de cette notion, même si ce chef ne dispose d’aucune aptitude de leadership positif. Et le chef en Afrique, puisqu’il est sacré, reste intouchable.

Et Kabila est ce type de personnage inculte et quasi lettré, qui, au départ dépourvu de toute aptitude de leadership, a fini, par cette tendance relationnelle mythique qu’ont certaines sociétés africaines à sacraliser le chef, à devenir le « raïs », l’autorité morale devant qui des diplômés comme Minaku, Kin Kiey de la Sorbonne, Matata, Mende, She Okitundu, Didier Etumba, etc. rampent aujourd’hui!

Nous reprenons ici la description faite de Kabila en 2002 par James Kabarebe dans Jeune Afrique/ L’Intelligent du 29 avril 2002 :

« Quand je (Ndlr. James Kaberebe) revenais à Kigali, je demandais à Kabila père de me confier Joseph. À chaque fois, il trouvait une excuse. Il prétendait avoir besoin de lui pour des missions diplomatiques. Une fois, je suis revenu à la maison avec un uniforme. J’ai dit à L.D. Kabila que Joseph devrait apprendre le métier des armes et que l’AFDL était la meilleure école. Il a fini par accepter. Joseph a eu les pires difficultés à s’adapter à la vie de soldat. Cela se voyait lors des échanges de tirs. Il ne savait pas quoi faire. Je lui ai donc tout appris. Après la chute de Kisangani, je lui ai donné quelques tuyaux pour affronter la presse internationale. Nous avons même dû répéter, et je jouais le rôle du journaliste. Découragé, il a failli laisser tomber, et j’ai dû crier : « C’est toi qui es censé avoir pris Kisangani, pas moi! » « Une fois Kinshasa tombée, L.D. Kabila m’a demandé d’organiser son armée. Il fallait que j’en réfère à Kigali. Refus de mes supérieurs. J’ai alors proposé que Joseph soit le chef d’état-major et que je sois son conseiller à distance, mais L.D. Kabila a insisté, arguant que son Joseph n’avait pas le background militaire suffisant. J’ai reçu le feu vert de Kigali et j’ai accepté, à une condition : que Joseph soit mon assistant. Nous étions donc tout le temps ensemble… »(…) Joseph est différent de son père. Autant Laurent-Désiré était fourbe, autant le fils est timide. Il est incapable de regarder les gens en face. Je n’ai jamais perçu chez lui une quelconque aptitude au commandement».

C’est à ce « Joseph » là, que le Général Didier Etumba, malgré son diplôme de l’Ecole royale militaire de Belgique, est allé attribué la conception dans les moindres détails tactiques du plan opératique de l’opération « Pomme-Orange » contre le M23. Pourtant, les deux comparses ont été formellement accusés par les militaires FARDC d’avoir été à la base de la chute de Goma, en lançant à plusieurs reprises, via des canaux parallèles, des contre-ordres des ordres de cessez-le-feu chaque fois que les troupes congolaises avaient le dessus sur l’ennemi rwandais (Lire les détails dans notre deuxième ouvrage : Les Forces armées de la RDC : Une armée irréformable? dont Boniface Musavuli a réalisé une excellente recension : http://desc-wondo.org/exclusif-rd-congo-armee-une-bombe-a-retardement-boniface-musavuli/).

Si ce « Joseph » là, ce rejeton du FPR ne disposant d’aucun background pertinent censé l’élever au sommet d’un Etat, peut devenir aujourd’hui un demi-dieu, l’homme providentiel pour certains congolais, imaginez alors par extrapolation comment sera un Minaku président, fort de son background académique qui lui donne dès le départ plus d’atouts que le soldat Kabila? Ainsi, le schéma Poutine-Medvedev entre Kabila et Minaku tournera vite en faveur de ce dernier et précipitera d’ailleurs un glissement rapide du rapport de forces et du pouvoir du Pseudo apprenti Poutine Kabila vers son dauphin Minaku qui deviendra le seul chef aux yeux de la population. Car pour le peuple, les djalelos (hymnes de louange au chef) sont réservés au président de la république, fut-il une marionnette de Medvedev, pas au Poutine qui se retire momentanément du pouvoir. D’ailleurs chez les Bantous, le chef est toujours une autorité morale. Ce n’est pas pour rien, sans l’exiger, les Congolais de la MP ont fait de Kabila leur autorité morale au même titre qu’un ayatollah et de sa sœur Jaynet, la présidente du conseil des sages du parlement. Il s’agit d’un phénomène propre aux sociétés africaines. Même dans l’UDPS, le statut mythique d’Etienne Tshisekedi est plus que celui d’un simple chef de parti, mais bien d’un vrai « mulopwe » (empereur en tshiluba). D’ailleurs ceux qui eu à observer certaines scènes dans sa résidence de Limété, à Kinshasa ont constaté ce rapport de roi absolu avec ses sujets. Les invités, même ses cadres du parti, qu’il recevait en audience devaient tous s’incliner en pliant une jambe sans le regarde lorsqu’ils saluaient le lider maximo. N’en parlons pas de la relation politico-mystique qu’entretiennent les membres du PALU avec leur leader intemporel Antoine Gizenga, le réliquat de l’indépendance qui semble-t-il détiendrait des secrets non révélés de l’Indépendance du Congo. C’est toute une symbolique absurde qui en dit long sur les rapports qu’entretient l’africain avec l’autorité, fût-il du genre Medvedev!

Et tout cela va faire de sorte que Kabila Poutine vite perdre quasi instinctivement des plumes au détriment de Medvedev qui, par déficit de culture de la loyauté et du respect du contrat, sautera à la première occasion pour s’affranchir de la tutelle encombrante de celui qui, dans un monde ou un pays normal, ne pourrait même pas être embauché comme réceptionniste dans une firme.
Si Kabila choisi un dauphin, ce dernier devrait inévitablement avoir une fibre tutsie



C’est la solution a minima à laquelle devrait peut-être se résoudre Kabila ou ses parrains régionaux. Dans cette hypothèse, Matata, de l’ethnie Bangubangu du Maniema mais de mère Tutsi ou Moïse Katumbi (en cas de réconciliation) marié à une Tutsi burundaise en plus de ses originés juives qui font la cause cmmune avec les Tutsi du fait du génocide ou encore Léon Kengo wa Dondo (dont DESC a la confirmation que son choix à la tête du Sénat, en tant que protecteur de Kabila a été opéré sur base de ses origines maternelles tutsies)[5] seraient partis favoris. Exit donc le minable infortuné Minaku dont le seul handicap est d’avoir des parents 100% Congolais (Papa du Bandundu, Maman du Bas-Congo)! Le choix de Kengo à la présidence du Sénat est un exemple qui doit ouvrir les yeux des Congolais de la MP qui espèrent la bénédiction de Kabila pour se lancer dans la course à la présidentielle de 2016. Là où toute l’opinion publique congolaise attendait Léonard She Okitundu, de père et de mère congolaise et cataloguée proche de Laurent-Désiré Kabila, c’était sans compter sur la force de frappe de l’oligarchie tutsie en RDC, qui, pour des raisons évidentes d’éviter qu’en cas de décès ou d’impeachment de Joseph Kabila, avait jeté son dévolu sur un des leurs, Léon Kengo wa Dondo, de mère Tutsi. Le même Kengo wa Dondo, dont selon les confidences d’une source très influente du RCD-Goma, devrait être imposé à la tête de la RDC, si jamais le RCD-Goma était parvenu à faire tomber le régime de Mzee Laurent-Désiré Kabila lors de son aventure guerrière en RDC en 1998. DESC met d’ailleurs l’intéressé au défit de contredire cette vérité!

Malheureusement, triste est de constater que c’est encore l’infortuné She Okitundu, le mieux placé de tous les Congolais d’avoir compris la supercherie Kabilo-rwandaise en RDC, qui a été envoyé par Kabila pour faire une piètre et honteuse défense du projet de loi électorale lors des débats au sénat (https://www.youtube.com/watch?v=_552DUF6R6s). Un comportement comparable au syndrome de Stockholm qui justifie d’ailleurs cette citation de Steve Biko : » « L’outil le plus puissant entre les mains de l’oppresseur est la pensée de l’opprimé ». DESC a rencontré des personnes, prêtes à témoigner à charge de She Okitundu, qui l’ont entendu dénoncer, à maintes reprises, ce mini putsch monté par Kabila et son réseau Tutsi en RDC, contre lui.

Mais même dans ce scénario ultime , rien n’est gagné d’avance pour Matata, Katumbi ou Kengo. En effet, à l’opposé de Kabila, préfabriqué de toutes pièces au Rwanda, ni Matata, l’homme des néolibéraux occidentaux, ni Moïse le self made man, encore moins le filou Kengo dit « nzombo le soir » (l’homme de la dernière minute ») ne se sont illustrés en politique avec l’aide du Rwanda, mais bien par leur effort personnel (comme disent les kinois : effort perso) ! Une donne qui devra réduire considérablement leur loyauté au Rwanda et à Kabila.

Ainsi donc, face à cette équation difficilement soluble pour Kabila, il peut aussi relancer son épouse Olive Lembe ou sa sœur Jaynet ! Mais leurs chances sont très minces. Dans ce cas, il ne lui reste plus que la force pour se maintenir au pouvoir et il s’y prépare en surarmant la Garde républicaine tout en voulant le retrait de la MONUSCO, même si nous reconnaissons l’inefficacité de cette dernière en RDC.

Une preuve qui montre qu’il ne va sans doute pas choisir un dauphin au sein de la MP est que Kabila n’a jamais été d’abord partisan de la MP, ni ouvertement membre du PPRD dont il ne possède pas la carte de membre, est que lors des élections de 2006 et 2011, il s’est toujours aligné comme un candidat indépendant. Un double désaveu que ne veulent comprendre la bande des faucons comme Boshab, Kin Kiey, Mende ou She Okitundu. Ensuite, lors de la dernière rencontre de Kingakati-Buene, le dimanche 22 mars 2015, Kabila s’est juste exprimé pendant cinq petites minutes, avec dédain, condescendance et mépris envers les opportunistes de la MP dont il s’est servi comme marchepied depuis 2006. Il les a laissés s’invectiver entre eux et a juste dit qu’il « préfère évoluer avec ceux qui sont sincères avec lui que d’évoluer avec des chauves-souris », nous a confié une source présente à cette rencontre.

La sémantique politique de cette phrase en dit long. Kabila veut évoluer et non stopper en 2016 avec ceux qui sont sincères donc loyaux avec lui. S’il y en avait au moins un à Kingakati-Buene, il serait resté. Le fait qu’il les ait abandonnés à leurs « congoleries » signifie qu’il ne compte pas sur cette plate-forme pour assurer son avenir politique mais bien ailleurs, sans doute sur ses parrains régionaux ! Il ne faut surtout pas oublier qu’en mars 2015, Kabila avait déclaré mettre en place un gouvernement de combat[6]. Contre qui ? Or dans ce fameux gouvernement, quelle n’a pas été la surprise de DESC de constater avec effarement le retour massif des ex-RCD-Goma : Eugène Serufuli, Tambwe Mwamba, Tryphon Kinkiey Mulumba, Lambert Mende, Alexis Thambwe Mwamba ou encore Thomas Luhaka qui fut membre du RCD-Goma de 1998 à 1999 avant de rejoindre le MLC pour le noyauter. A ceux-là, il faut ajouter Augustin Matata, de mère tutsi, l’ex-gouverneur du Nord-Kivu occupé par le RCD-Goma, le hutu de service Eugène Serufuli, au ministère du Développement rural. Un autre hutu de Rutshuru, Elvis Mutiri wa Bashale, est ministre du Tourisme. Jackie Rwakabuba, une tutsi originaire de Rutshuru comme vice-ministre du Genre. Le tutsi ‘Munyamulenge’ Enoch Sebineza Ruberangabo au vice-ministère des Postes & Télécommunications. Au total cinq rwandophones. Ceux-là seront sincères, donc loyaux à leur camarade et frère, Joseph Kabila et c’est avec eux qu’il évoluera après 2016 ! Pas donc de dauphin au sein de la MP. Tenez le pour dit !

Enfin, un dernier argument qui conforte notre thèse est que Kabila et ses éminences grises sont très bien conscients que la seule personnalité qui émerge et s’impose naturellement dans son camp pour lui succéder, c’est bien Moïse Katumbi Chapwe, le futur ex-gouverneur du Grand Katanga. Pour Kabila, choisir un dauphin autre que Katumbi précipiterait l’implosion de la MP et l’isolerait davantage sur le plan politique. Cet argument est également partagé avec le Dr. Florent Pumu, le directeur du think tank Kamoto centre (www.kamotocentre.com). Or Kabila a encore besoin de ses griots de la MP et de Minaku pour le maintenir cliniquement en vie dans le coma politique dans lequel il est plongé. C’est pourquoi il se tait, il laisse faire en promettant vainement en coulisses aux deux prétendants en vue sa bénédiction. Mais en réalité il ne le fera pas car avec sa bénédiction ou non, Katumbi finira par s’imposer à toute la MP, ce n’est plus un secret de Polichinelle dans les cercles privés des sociétaires de cette plate-forme. Cette situation arrangerait plutôt Kabila, adepte du silence, car ça lui éviterait de trancher entrer deux proches collaborateurs et diviser davantage son camp.

Cependant, le grand problème, das ce pays sous-continent, où rien ne peut se faire sans tenir compte de l’équilibre géopolitique interne (Est-Ouest), est qu’avec le bilan macabre de plus de 6 000 000 de morts, laissé par les Kabila dont l’essentiel des leviers du pouvoir du pouvoir s’est appuyé sur les ressortissants de l’est, il sera difficile de faire avaler aux Congolais de l’Ouest et du Centre que le prochain président provienne de cette partie du pays, accusée à tort ou à raison d’être des « proxys » des « balkanisateurs » et pilleurs du Congo. Pire encore, il sera difficile d’imposer aux Congolais un troisième président successif Katangais à la tête d’une nation qui se bat pour son unité dès lors que bon nombre de notables du Katanga, dont plusieurs dans l’entourage de Katumbi, ont toujours milité pour un Katanga indépendant de la RDC, de la même manière qu’un certain Bart De Wever en Belgique surfe sur le détachement de la Flandre de la Belgique.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu

http://desc-wondo.org/pourquoi-kabila-ne-choisira-t-il-pas-de-dauphin-au-sein-de-sa-majorite-jj-wondo/






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